de Riedmatten, Augustin

Lettre à Antoine de Riedmatten; avis sur l’annulation du bal du carnaval

décision de demeurer à Palerme. Affaires pécuniaies gestion de ses biens...
1855 5 février
Consultation: sur place

Type

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Disponibilité

Langue(s)

Nombre de pages

  • 3

Description matérielle

  • Feuillet plié en deux de papier très fin (avec déchirure), bleuté. Écriture à l’encre brune. Adresse au verso.

Dimensions

  • 21.7 cm x 27 cm

Catalogue

  • Archives cantonales du Valais

Ressources électroniques

  • Non renseigné

Mots-clés

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Résumé critique du corps du texte

La lettre ne consacre qu’un de ses paragraphes au sujet de la danse, en réponse à une remarque que l’interlocuteur (Antoine de Riedmatten) avait dû faire à son cousin (Augustin de Riedmatten). Ce paragraphe concerne une interdiction de danser prononcée par le curé par rapport à laquelle l’auteur adopte une perspective critique. Ce paragraphe est le suivant :
« Tout en [respectant] les louables motifs et la bonne intention religieuse de Mr le Curé, je ne puis toutefois approuver qu’il ait choisi le temps de Carnaval pour faire le Jubilé, c’est un peu trop sévère et je crois même, qu’il en résultera plus de mal ; les demoiselles se borneront à la vérité de murmurer à la sourdine, ou de bouder un peu, mais les jeunes gens seront moins retenus dans leurs propos, puis ils se dédommageront des bals par la fréquentation des estaminets, des cabarets, des jeux, et puis et puis…. Je prétends, qu’une danse en présence des Parents ou de quelque Magistrat respectable est préférable à la goinfrerie ; qu’on ne prive pas la jeunesse de tout plaisir innocent, qu’on ne demande pas l’impossible, qu’on ne tende pas trop l’arc, de peur qu’il rompe, il faut prendre le juste milieu entre une morale relâchée et une morale sévère, les deux extrêmes nuisent à la régularité des mœurs ; d’ailleurs pourquoi exiger plus que la clef de l’église et le plus religieux des Rois? »

Ce paragraphe rappelle le point de vue que Rousseau adopte environ un siècle plus tôt à l’égard de la danse sociale (et en l’occurrence danse dans le cadre de bals). Il considère en effet qu’elle est une saine activité pour la jeunesse, tout en précisant que sa surveillance, par les aînés, est de rigueur. Par ailleurs, ce paragraphe contribue à démontrer que l’interdiction de la danse se fonde pour beaucoup sur des préoccupations (paternalistes) de contrôle des naissances et de l’observation de normes sociales concernant les alliances et le couple; préoccupations qui relèvent au final davantage de la construction et de la préservation sociale que du jugement moral.

Critère de choix du livre pour le cataloque

Intérêt de la lettre pour démontrer l’importance du débat social autour de la question de l’interdiction de la danse, par exemple durant la seconde moitié du XIXe siècle.

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