Puget de la Serre, Jean

Le brévière des courtisans

Enrichy de plusieurs belles & saincte figures
Lyon, Louys Odin, 1648

Type

Disponibilité

, ,

Langue(s)

Publication / maison d'édition

  • Louys Odin

Pagination

  • [1-14] ; 1-267

Nombre de pages

  • 267

Description matérielle

  • Relié parchemin; assez mauvais état : la couverture est plus petite que le livre et n’est plus que faiblement rattachée au livre.

Dimensions

  • 10.5 cm x 16.7 cm

Catalogue

  • rero, swissbib

Autre(s) exemplaire(s) en Suisse

  • Non répertorié

Autre(s) exemplaire(s) à l'étranger

  • Non renseigné

Edition(s) antérieure(s) ou postérieure(s)

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Mots-clés

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Résumé critique du corps du texte

Dans le chapitre II, p. 34 à 36, une terminologie empruntée à la danse vient souligner de manière allégorique la conduite répréhensible du « pêcheur ».

« Dès lors que le signal du baiser est donné, les bourreaux ne perdent point de temps. Chacun se met en action de jouer son personnage, faisant à l’ennui à qui trouvera plus d’invention, pour enchaîner étroitement ce doux Rédempteur de mon âme. L’un lui jette une corde au col, l’autre lui lie les bras, et les mains. Celui-ci lui met les fers aux pieds, et celui-là l’attache encore avec une nouvelle chaîne. […] Ensuite de toutes ces actions de tyrannie, on en produit des nouvelles de cruauté. Car ces bourreaux exercent leur rage avec tant de fureur, sur l’humanité sainte de mon Seigneur et Maître, qu’ils le mettent tout en sang. Les uns d’une main sacrilège lui arrachent les cheveux à poignées ; les autres le font trébucher à coups de bâtons ; ceux-là lui égratignaient le visage et ceux-ci à force de le pousser à coups de pied, le font choir souvent dans la boue. Et tout cela se fait, Messieurs les Courtisans, à la même heure que vous dansez, et que vous tenez le bal ouvert dans vos palais, et dans vos maisons de plaisance.

Quelle folle comédie, et quelle sanglante tragédie, se joue tout à la fois sur un même théâtre. Vous avez les oreilles charmées de la douce mélodie des violons, et celles de mon Sauveur ne sont battues que du bruit des coups qu’on lui donne. Vous dansez de joie et d’allégresse, au son de ces agréables instruments : et mon doux Jésus renouvelle sa sueur du Jardin des Olives, à force de marcher plus vite qu’il ne peut, suant le sang, puisqu’il en est tout couvert, par un effort de lassitude, qui lui fait toujours saigner les plaies, dont il est déjà chargé.

Ô épouvantable tragédie ! Mais plus effroyable encore la comédie que vous jouez, Messieurs les Courtisans. Ne peut-on pas soutenir qu’en cette assemblée de bal, vous avez fait le complot avec les scribes, et les pharisiens, de mettre en croix notre Seigneur ? De même qu’en celle d’Hérode le dessein fut pris de faire mourir saint Jean Baptiste. En quels termes vous défendrez-vous de ces reproches au jour du jugement ? Car les juifs tiennent le bal comme vous, et du plus petit, jusques au plus grand, tous ensemble dansent de joie, aux nouvelles de la prise du Seigneur ; que si vous faites la même chose, ne peut-on pas vous accuser justement, et vous convaincre encore avec plus de raison du même crime ?

Vous dansez maintenant une courante, et en cet instant on fait courre notre Seigneur depuis un bout de ville jusques à l’autre, et s’il perd la mesure de ses grands pas, pour se reposer, on le remet en cadence à coups de barres. Il vous prend envie de danser une gaillarde, et on sonne toujours l’alarme aux oreilles de mon Dieu, afin que son âme soit incessamment comblée d’ennui et de douleur, jusques à la mort.

Ô divin Rédempteur ! Que deviendrons-nous à la fin, si vous prenez vengeance de nos crimes ? Au même temps que l’amour vous conduit sur l’autel, pour nous exempter du sacrifice. Nous nous amusons à courtiser ces Èves infidèles ; comme si nous avions dessein de les remercier de tous les maux qu’elles vous font endurer : et nous dansons encore avec elles, comme si autorisant l’erreur de complaisance de notre premier père, nous voulions commettre ensemble une nouvelle faute, pour vous faire mourir une seconde fois. »

Par rapport au texte de l’édition de Paris 1630 (Gallica), il y a dès la p. 243 deux chapitres supplémentaires (Le breviere des courtisans a complie (chapitre VI), Meditation très importante pour faire profit de la lecture de ce breviere. (chapitre dernier).

Pour le reste, le texte semble identique. L’édition dont un exemplaire est présent en Suisse est néanmoins moins richement illustrée et la mise en page différente.

Contributeur(s)

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Remarques générales

L’édition de 1631 se trouvant à Fribourg ainsi que l’édition de 1630 disponible sur Gallica sont publiées sous le titre Le brévière des courtisans : enrichy d’un grand nombre de figures.