Bille, Stéphanie Corinna

Le bal double

Nouvelles
Paris, Gallimard, 1980

Type

Disponibilité

Langue(s)

Publication / maison d'édition

  • Gallimard

Collection

  • NrF

Nombre de pages

  • 193

Dimensions

  • 14 cm x 20.5 cm

Catalogue

  • rero

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Mots-clés

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Résumé critique du corps du texte

Le recueil rassemble vingt nouvelles et porte le titre de la première. Seule la seconde nouvelle intitulée « Un mariage pas comme les autres » mentionne un réel bal impliquant la danse.

Un  mariage unit une jeune fille du pays à un Espagnol. La fête qui suit se déroule à l’extérieur d’un grand et beau chalet délaissé, bâti dans un bois. Soudain le personnage sur lequel se focalise le narrateur, une jeune femme, reçoit un billet de son aimé. Elle ne l’a pas revu depuis très longtemps ; et l’homme l’invite à le rejoindre dans les sous-bois alentours. Désormais la jeune femme se trouve à l’écart de la fête. « Là-haut, raconte le narrateur, les Espagnols ne chantaient plus mais elle entendait un accordéon et une guitare ; et aussi le martèlement sourd des talons. “Ils dansent et moi je meurs d’amour.” Oui, elle se sentait mourir. Elle et l’homme s’enfonçaient dans les herbages, c’était glacé et mou comme un lac. »

La scène n’est pas sans rappeler une autre ; celle qui, dans l’œuvre de jeunesse de Charles-Ferdinand Ramuz intitulée Aline, conduit à des amours interdites, à une grossesse non souhaitée, puis aux drames de l’infanticide puis du suicide. En effet, d’abord, les deux nouvelles laissent au bal un rôle de décor sonore — ce qui justifie que la danse qui s’y déroule ne soit pas décrite. Ensuite, les deux nouvelles mettent en relation la présence-absence de la danse et l’amour à la fois impératif, dissimulé et destructeur des personnages principaux, qui sont féminins.

Cette thématisation de la danse comme trame de fond aux amours interdites n’est pas sans lien avec les textes de loi suisses romands. Dès le XVIe siècle, de tels textes tentent d’endiguer les conséquences du rapprochement ludique des corps. La danse est-elle donc réductible à son effet de stimulation du plaisir des sens ?  N’est-elle que l’effet d’annonce d’expériences sexuelles hors de tout contrôle social ? Mythe ou réalité, une telle vision de la danse illustre que la procréation hors mariage reste redoutée au XXe siècle, pour des questions morales, sociales et économiques.

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Remarques sur la rédaction

Février 2019