Berchoux, Joseph

La danse, ou les dieux de l’opéra

Poëme en six chants suivi de Poésies fugitives
Paris, Giguet et Michaud, 1806
Consultation: Sur place

Type

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Disponibilité

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Langue(s)

Publication / maison d'édition

  • Giguet et Michaud

Pagination

  • [1–5], 6–246

Nombre de pages

  • 246

Description matérielle

  • Broché, collé, couverture souple (papier peint), pages émoussées.

Dimensions

  • 10.5 cm x 15.3 cm

Autre(s) exemplaire(s) en Suisse

  • Liste non exhaustive

Autre(s) exemplaire(s) à l'étranger

Edition(s) antérieure(s) ou postérieure(s)

Ressources électroniques

Mots-clés

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Résumé critique des parties introductives

La préface (p. 5–6) annonce le ton parodique du texte et du fil de l’intrigue : à Vestris, « Dieu de la danse », succédera Duport. La tonalité comique est assumée : « On ne peut voir dans tout cet ouvrage qu’une plaisanterie […] ». Suit une « Lettre à Monsieur Michaud » ; le texte serait un pastiche de La Henriade – qui serait « défectueuse, […] sous le rapport de la fable et du merveilleux » (p. 8–9). Berchoux se moque du peu de héros français, et de leur opéra, « refuge de tous les dieux de l’Olympe » (p. 10). La danse est néanmoins la cible principale de l’auteur qui la pratiquerait piètrement (« j’ai passé toute ma vie à troubler les contredanses » ; p. 14), mais qui la connaîtrait comme public et au plan théorique, ce qui lui donneraient la légitimité d’en être le critique.

Résumé critique du corps du texte

Le texte est rédigé en alexandrins. Il contient six chants suivis de notes allusives (à des danseurs, à la danse), caustiques et informatives. Le chant I est consacré aux débuts de Vestris, dont la biographie est un absurde éloge et annonce que Duport succédera à Vestris. Le chant II raconte le séjour de Vestris en Angleterre, où, après s’être présenté au théâtre, il s’est rendu à la cour des Windsor ; interrogé sur son art, il en a évoqué les origines antiques, et au chant III, les développement en France. Dans le cadre de l’opéra, la danse aurait la place la plus importante (p. 65). Elle est également importante pour l’éducation  (p. 74). Le chant IV évoque le retour de Vestris à Paris. Concurrencé, il aurait été soutenu par Gardel ; la fin de ce chant est consacré à leur dialogue. Au chant V, Vestris se sent menacé par son rival et par l’âge ; il est visité par Vénus qui lui conjure de faire un voyage aux enfers pour y chercher du soutien. Là, les furies elles-mêmes ne manquent jamais à leurs positions (p. 108). À son retour, on lui prédit que Duport, avec son ballet Acis et Galatée, va « porter la danse au plus haut point de gloire » (p. 115). Le chant VI s’ouvre avec l’évocation de la gloire de Duport en vain menacée par Vénus car sauvée par Terpsichore. Vestris déçu de ce dénouement décide d’un duel (tragi-comique) avec son rival sur les planches, qui aura lieu durant les divertissements de la tragédie lyrique Iphigénie : « On voit dans la carrière avancer les deux braves / Leurs pieds sont en dehors et forment des pas graves » (p. 151). La victoire est proclamée par le parterre au profit de Duport (p. 137), et Berchoux de conclure : « Peut-être j’aurais dû, plus habile poète, / célébrer le triomphe au lieu de la défaite ; […] Le ciel sourit toujours au parti du vainqueur ; / Pour moi, comme Caton, je souris au malheur » (p. 139).
Dans l’ensemble, le poème a une teinte assez nationaliste et semble utiliser la danse comme preuve de la suprématie de la France en Europe. Il est très largement annoté, et ce sont précisément les notes qui permettent de comprendre l’enjeu du texte, parfois ironique, parfois informatif. En effet, de telles notes permettent d’expliciter certains termes techniques, comme la gargouillade — un pas de danse qui est décrit en détail.

Remarques illustration

Une gravure figure en début de volume. Elle représente au deuxième plan (le plus important) deux solistes sur scène en costumes classiques. L’homme est étendu au sol, la femme, sur demi-pointe, jette une œillade au public, derrière elle, en effectuant un élégant port de bras.

Critère de choix du livre pour le cataloque

Intérêt du genre parodique pour l’histoire de l’écriture de la danse et de la critique, richesse du texte en informations sur le parcours de danseurs durant le XVIIIe siècle.

Contributeur(s)

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Remarques sur la rédaction

Fiche établie par FM et DK, musicien et chercheuse en danse
mise à jour le 3 février 2019