Anonyme

Interrogatoires et aveux d’Elise femme d’Emer Ruhier

détenue dans les prisons du château de Porrentruy
1654 (27.04-19.05)

Type

,

Disponibilité

Langue(s)

Pagination

  • [1-24]

Nombre de pages

  • 24

Description matérielle

  • Six feuillets pliés en deux et cousus. Manuscrit à l’encre brune.

    Les pages 17 à 24 sont vierges.

Dimensions

  • 21 x 33

Catalogue

  • AAEB

Ressources électroniques

  • Non renseigné

Mots-clés

, , , ,

Résumé critique du corps du texte

Descriptif tiré du catalogue: « En présence de MM. Humbert et Finck, docteurs en droit, respectivement conseiller du prince et « registrateur » de la chancellerie; le prévôt Ragachin est aussi présent le 19 mai. Dates des interrogatoires: 27 avril: p. 1-3. Elise a d’abord dû réciter le Pater Noster, l’Ave Maria et le Credo (p. 1). Puis elle donne les éléments bigraphiques (mariée, 3 enfants, 50 ans) (p. 1), reconnait jurer souvent mais réfute diverses accusations (p. 2). Elle dit être possédée des « ennemis malins », qui lui disent que 3 femmes sont des sorcières (Barbe Hénie dite Catruleitte, Esther femme de Claude Chapatte et Jeannette Mérat) (p. 3, voir aussi p. 4); ces esprits lui ont été donnés par Esther Chapatte dans des poires sèches mangées il y a 4 ans (p. 6). Dans un sachet autour du cou, elle a du pain bénit de Pâques fleuries et du bois de la porte de Notre-Dame des Ermites; elle dit qu’on lui a aussi retiré un Agnus Dei qu’elle avait acheté à un pèlerin (p. 3). 28 avril: p. 4-7. Nie les accusations. Elle dit préférer se faire couper la tête plutôt que de retourner en prison et demande à voir le prince pour obtenir son pardon contre un pèlerinage à Rome ou aux Ermites (p. 7). [Il manque des interrogatoires, car Elise retire en p. 8 (8 mai) l’accusation d’avoir vu Louise Grebi au sabbat. En p. 10, elle confirme « ce qu’elle dict le 6e et 7me may ».] 8 mai: p. 8-10. Elise reconnaît avoir fait mourir un de ses poulains et un de ses veaux avec de la graisse que le diable lui a donnée (p. 8). Ce dernier est vêtu de vert, et parfois de noir, a forme d’homme mais les mains fourchues (p. 8); une autre fois, il a la forme d’un chien (p. 9). Elise avoue avoir été une fois au sabbat, « ès alliats au Creux des biches », mais affirme n’avoir que très peu fait de mal, au déplaisir de son maître et des autres sorcières (p. 9). 9 mai: p. 10-12. Sous la torture, Elise avoue avoir donné les malins esprits à d’autres personnes (les diables qu’elle a « soufflés » ont pour nom Lucifer, Satan, Friolay, Genevois, Girosme, Belzebut) (p. 11). Elle a soufflé à ses deux victimes respectivement 30 et 25 « ennemis » et « elle avoit pour lors lesdits ennemis dans sa bouche comme des formis » (p. 12). Le diable d’Elise s’appelle Friolay (p. 11). Elle explique n’avoir pu avouer cela la veille, car « le diable l’en empeschoit qui estoit rier son oreille droicte »; de plus, il est venu la voir mercredi passé en prison, mais elle lui a affirmé préférer confesser ses fautes que de se damner (p. 11). 11 mai: p. 12-13. Elise avoue avoir eu la compagnie du diable, mais sans plaisir; sa semence était froide. Description du sabbat. Elle s’y rend avec une « ramasse » ointe de graisse donnée par le diable. Elle ne connait aucun remède pour faire sortir les démons du corps où ils sont. 13 mai: p. 13-14. Dans sa prison, Elise a eu la visite de son « bon ange », vêtu de blanc et tenant un chapelet, qui l’a engagée à dire la vérité. 15 mai: p. 14-15. Elle a été au sabbat avec les 3 soeurs Meyrat. Sous la torture: elle est allée 3 fois au sabbat sur la montagne de St-Imier, dénonce d’autres sorcières de Sonvilier et St-Imier. 19 mai: p. 15-16: Elise renouvelle ses aveux. Au sabbat sur la montagne de St-Imier, elle a fait comme les autres sorcières, qui « baisaient le diable au cul, qu’estoit comme un cul de chien ». »