Du 6 Maÿ 1670, Coram Infrascriptio

... Magdeleine femme de Girardet Morel de la Neuville
1670 (6-13 mai)
Consultation: Sur place

Type

, ,

Disponibilité

Langue(s)

Pagination

  • 1-8

Nombre de pages

  • 8

Catalogue

  • AAEB

Ressources électroniques

  • Non renseigné

Mots-clés

, ,

Résumé critique des parties introductives

Le texte témoigne de ces procès de sorcellerie dont le déroulement semble connu d’avance, et où les réponses sont obtenues par la torture. Les extraits concernant la danse sont les suivants (avec quelques digressions au thème tolérées, afin de le contextualiser):
– 6 mai, p. 2. Exhortée davantage confesse qu’elle en a pris une partie de l’hostie, et l’a mis sous son tablier. Interrogée ce qu’elle en avait fait, a revoqué, d’en avoir osté à son sçachant, mais qu’en pouvait estre seulement de la salive. On a remarqué pendant cet interrogat, de l’hostie, qu’elle a esté longtemps sans rien respondre, sur l’interrogat fait, si elle ne l’avait pas porté à la Dance nocturne ou au Sabbat.
– 7 mai, p. 2. Confesse qu’elle a porté l’hostie à la danse nocturne. Et cette partie d’hostie elle la laissa tomber à la Danse. Et la danse se tenoit dans les montagnes proches de la Chaux. p. 3. Qu’il y avait à la dance une dizaine de personne. Lui le Diable y vient en forme d’un bouc. Et toutes les personnes de la Danse l’allaient baiser au [ ?]. Que dans la danse elle y a cognu la Jennette Noirat. Que pour les autres, il ne les a pas bien congnüs. Qu’elle n’a seté qu’une fois à la dance. Et après elle a nié d’y avoir esté, ny jamais se trouvé à la scelle dance, sur ce que l’on interrogeoit, comme quoy elle y estoit allé. Et faut noter qu’avant de dire un mot, elle demerout plus [ ?] regardant toujours ça et là…
– P. 4 [ ?] d’avoir jamais esté Dans le pré aux Dames. Ny d’avoir jamais porté noirir audit lieu de la [Toillé ?]. Mais bien que selon le rapport de quelques voisin, qu’elle n’a pû nommer… elle aurait entendu que la femme de Walther Theubeet y avait porté noircir.
– p. 5 Du même jour [7 mai] l’après [ ?] au regard de la dance ou sabbat n’a voulu ny l’advoüer, ny [l’infirmer ?] disant seullement qu’elle ne sçavoit, ce qu’elle devoit respondre mais qu’elle n’avoit pas renié Dieu. On lui a repliqué que l’on ne luy demandoit pas, si elle avoit renié Dieu, mais seullement, si elle n’avoit pas esté à la Dance, comme elle l’avoit confessé ce matin au commencement. Elle n’a rien respondu. Et [ ?] aprps contrefaisant la folle, elle a dit, qu’elle ne sçavoit ce qu’elle disoit. Néanmoins l’on a appris, qui c’estoit, et avoit toujours esté une fine femme. Et comme elle a persisté dans son opiniastreté, et sur une négative des autres points, on l’a renvoyé en prison.
– 13 mai, p. 7. … Confessé qu’elle n’a esté qu’une fois à la Dance, proche la Chaux, avant environ 5. ou 6. ans. Que la Dance se tenoit infra nuit et jour. Qu’il y avait environ dix personnes in la dance. Que la Dance ne dura pas longtemps. Que le Diable est là, Jeannette Noirat [ ?] d’aller à la Dance. Qu’elle y alla et retourna à pieds, sans se servir ny de batton, ny de graisse. Que le diable y vint in forme d’homme, habillé de gris, et a ce qu’il luy semble, avec les pieds ronds. Qu’elle ne sait bonnement, si le Diable dança ne les mesmes pas la Dance, ou s’il les regardoit. Encore le Diable leurs commanda à tous de faire mal et faire mourir du bestail. Qu’elle ne cognû que la Jeannette à la Dance, les autres estant tous [ ?]. Et pour la Jeannette elle l’a recognü, estant desbouchée. Dans la Dance, la Jeannette passoit, [ ?] un peu devant elle. Qu’au retour de la danse la Jennette retourna quelque peu de temps avec elle, et ladite [ ?] s’en retourna à la haste au logis […] Confesse d’avoir bien tiré le laict aux vaches d’autruy. Confesse d’avoir donné aucun mal au fils de Jacques Boillat. Confess, que le Diable l’a eü battu au moins deux fois proche de son logis, pour ne pas avoir faire assez les maux.

Résumé critique du corps du texte

Le descriptif tiré du catalogue est largement complémentaire aux extraits cités plus haut: « Dates des interrogatoires: 6 mai: p. 1-2. Premier interrogatoire; Madeleine réfute certaines accusations (comme d’avoir soustrait une hostie pour l’amener au sabbat, p. 2). 7 mai (matin): p. 2-5. Elle confesse avoir « porté l’hostie à la Dance nocturne » sur les Montagnes vers la Chaux (p. 2) et décrit le sabbat, puis elle se rétracte (p. 3). Nie les autres accusations (p. 3-5). Demande qu’on la relâche moyennant le versement de tout son argent à la seigneurie (p. 4). 7 mai (après-midi): p. 5. Elle refuse d’en dire plus. 13 mai: p. 5-8. Elle est torturée (« au haut du grenier de Son Altesse », p. 5) à 3 reprises et finit par avouer certains délits et la participation au sabbat, où Jeannnette s’est aussi trouvée. 14 mai: p. 8. Elle renouvelle ses aveux devant les 7 témoins requis, qui jurent de n’en rien révéler. A noter: Sa mère, Guillauma Vuillemin, du Bel-Monsieur, vient de la « seigneurie » du Locle et s’est convertie au catholicisme (p. 1). Détails biographiques (Madeleine a plus de 60 ans et a eu 3 maris) (p. 1). Elle a été capturée alors qu’elle voulait fuir à nouveau à Cressier, chez le vigneron Jacques la Rochette (p. 1). Elle dit que la graisse qu’elle a chez elle est composée uniquement de « beurre, poix et oing » [et est donc inoffensive] (p. 5). Son démon s’appelle Siffait et il semble qu’il lui a fait une marque sur l’épaule gauche (p. 6). Elle dénonce une seule complice, Jeannette Noirat, les 10 autres femmes et hommes étant masqué.e.s (p. 7). »

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