Ramuz, Charles Ferdinand

Aline

Et Le village dans la montagne
Lausanne, Rencontre, 1957

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Résumé critique du corps du texte

I.
Aline et Julien étaient ensemble à l’école. Après quelque temps, ils se rencontrent par hasard.

Julien, séduit, propose de revoir la jeune femme. Aline commence par dire qu’elle a beaucoup à faire. Sa mère, la vieille Henriette, est seule. Julien donne néanmoins rendez-vous à la jeune fille, le soir même. Aline ne parle pas à sa mère de ce rendez-vous. Le soleil descend, Aline se rend en courant aux Ouges. Julien l’y rejoint bientôt. Le cœur d’Aline se remplit de bonheur. Julien offre deux boucles d’oreille à la jeune fille. Il les a achetées sans se priver. Il demande, en réponse « un petit baiser » et les baisers, Aline les sait défendus, le pasteur l’enseigne. Mais le corps d’Aline « fond ».

Aline, travailleuse, apprend à tenir la maison. Travaux ménagers, jardinage. «Il semble que tout est bien facile quand on aime.» Elle revoit Julien, mais ne met pas ses boucles d’oreilles: sa mère les remarquerait. Julien « se sent comme un homme qui a sa femme à lui ».

Aline, rentrée d’un de ses rendez-vous, ment à sa mère : elle dit qu’elle vient de chez Élise.

Aline espère de Julien qu’il la demande en mariage, mais ce n’est pas le cas. Elle écrit à Julien et sort dans la nuit porter la lettre. Le matin, Julien reçoit la lettre d’Aline, heureux.

Le père de Julien, syndic, est riche. Julien moissonne avec des ouvriers en pensant à Aline. Les filles du village le regardent passer. Julien se dit qu’Aline et lui seront seuls le soir, et qu’Aline fera « tout ce qu’il veut ».

Aline garde son secret et ne rougit plus même de mentir à sa mère.

Le dimanche soir, il y a la danse au village : orchestre, drapeaux, lanternes! Julien ne voudrait pas qu’on le voie avec Aline, alors le couple danse dans la nuit, sous le grand poirier.  Les corps glissent au sol.

Julien se trouve plus tard au bistrot avec Constant, le bon tireur. Constant l’interroge.

Aline s’emballe. Elle invite Julien dans sa chambre, qui décline. Il juge le comportement d’Aline : « On dirait que tu as perdu la tête. » Aline répond : «On peut tout donner à celui qu’on aime.»

Julien ne veut plus la rencontrer que deux jours par semaine. L’amour de Julien est « comme une faim qui passe ». Aussi il décide : « Il vaut mieux qu’on retourne chacun de son côté. »

Mais quand viennent les montreurs de bêtes, Aline se glisse vers Julien, elle lui pose la main sur l’épaule. Julien est embarrassé. Il s’écarte, et pense à nouveau : « Elle est comme une folle… Dans les bons ménages on a des deux côtés… Elle en trouvera un autre. » Aline ne veut pas croire à son malheur. Elle n’accuse pas Julien mais elle-même.

Un matin, elle sent qu’elle a un enfant. « Il faut que j’aille le lui dire », se dit-elle. Julien travaille à l’aise, « étant chez lui ». Aline arrive. Julien ne dit rien. D’abord, Aline non plus. Puis elle avoue: « C’est un enfant qui m’est venu. » Julien s’écrie  : « Charrette ! … T’es folle ! » Puis : « Tu n’es qu’une bête, ça ne me regarde plus… Fiche-moi le camp. »

Aline avoue  à sa mère, Henriette,  qui lui  dit: « Es-tu ma fille ? » et fait pour Aline de la camomille, qu’elle trouve amère comme sa vie.

II.
Aline se met à coudre pour l’enfant. Henriette la critique.

Passent sage-femme, médecin. Aline a peur. Les enfants qui n’ont pas de père, on n’ose pas les montrer. Aline se trouve punie comme l’enfant à venir. Pourquoi pas Julien ? se demande-t-elle.

Aline coud du matin au soir. Elle ne sort presque plus. Elle demanderait volontiers pardon à sa mère, mais Henriette reste fermée, aussi elle se tait.

Aline a vieilli. Son ventre grossi est effrayant. À Noël, Aline pense que le bon Dieu l’a abandonnée à cause de son péché. Elle sent le petit bouger en elle.

Un garçon naît. Il est laid. Les voisines, curieuses, viennent. Elles chuchotent : « Cette Aline est punie, c’est bien fait ». Aline passe quinze jours au lit.

Aline n’a pas de lait. Assise près du berceau, elle pense qu’on danse à l’auberge, et que Julien, lui, ne pense plus à elle.

La sage-femme lui dit : « C’est ce Julien qui est cause de tout ça ! »

Les Damon, parents de Julien, se disent de leur côté : « il faut marier notre fils ». Ils le fiancent à une fille riche, et unique. Aline est bouleversée.

L’enfant va toujours plus mal. Comment l’appeler ? Aline marche dans la chambre. Elle prend les boucles d’oreilles dans sa poche. Pour la première fois, elle se met en colère. Elle tue l’enfant.  Se pend. Est trouvée au matin.

III.
« Henriette devient folle » – dit-on au village.

Mais au cimetière, la tombe d’Aline a toujours des fleurs.

À l’automne Julien se marie. Sa femme est large et haute.

*******

La  première fois que l’orchestre vient au  village, pour « la  danse », le couple Aline-Julien ne doit pas être vu, il danse dans la nuit. La seconde fois, Aline est devant la fenêtre, près du berceau, elle se souvient de ses amours. À ces deux occasions, la danse, qui pourrait rassembler, divise. Elle interdit le rapprochement des corps appartenant à des groupes sociaux séparés.

Critère de choix du livre pour le cataloque

Importance de l’auteur en Suisse-romande et caractère remarquable du bal in abstentia. Relation de ce texte avec deux autres, également écrits par des auteurs suisses romands, et documentés  par Cadanse : Bal double, Rosette.

Contributeur(s)

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Remarques générales

Résumé établi par AK, psychologue, printemps 2020. Revu en mai 2023.